Vous trouverez ici le récit des évènements de Wounded Knee qui se sont déroulés en 1973. Nous vous avions déjà raconté ce récit dans notre page mensuelle du mois de décembre avec le récit de la tragédie de 1890 qui eu lieu au même endroit.
Après la tragédie de 1890 et jusqu'à aujourd'hui, les droits des Natifs américains ont été et continuent d'être bafoués par le gouvernement des Etats Unis. On ne compte plus les injustices dont ils ont été et sont encore les victimes. On parle ici de génocide aux multiples visages. Après avoir assassiné des millions d'êtres humains, anéantit des tribus entières, le gouvernement américain s'est évertué à faire disparaître culturellement les survivants. Le génocide est maintenant culturel.
Jusqu'à l'arrivée de l'européen, les Natifs américains n'ont pas connaissance de la propriété individuelle. La terre n'appartient à personne et les fruits de la nature sont à la disposition de tous. Un homme est reconnu par les siens selon sa générosité. Il en va de même pour les réserves. La réserve appartient à la communauté.
Cas problématique pour le gouvernement : comment assimiler l'Indien afin de lui enlever définitivement le peu de terre qui lui reste ? La meilleure des solutions est la suivante : les Indiens sont pauvres et ont à peine le minimum pour vivre, négocier avec une tribu entière est un casse tête voué à l'échec. Allotment act : Cette loi ingénieuse fait passer la réserve des mains de la communauté à celle de l'individu. La réserve est divisée et attribuée à chaque membre de la communauté, le surplus est…………….vendu à des colons blancs ! Après le politique de "un bon Indien est un Indien mort" le gouvernement applique la politique du "il faut tuer l'Indien pas l'homme".
Génocide culturel :
Les chasses étaient la principale occupation de l'indien des plaines. Le bison le nourrissait, le vêtait et le logeait. Les activités de la terre incombaient aux femmes. Qu'à cela ne tienne, Washington entreprend donc de faire de ces hommes des cultivateurs. Malheureusement la terre sur laquelle on les a parqués ne s'y prête guère et les maigres troupeaux de bœufs que le gouvernement leur a donnés sont décimés peu à peu par les maladies. L'indien mâle doit désormais attendre oisif sur les réserves que le gouvernement daigne lui envoyer des rations. Les enfants sont enlevés de force à leur famille et envoyés loin des réserves dans des écoles de missionnaires où leurs cheveux sont coupés et où ils subissent les tortures et viols, la pratique de leur langue ancestrale est interdite. Les parents et grands-parents sont punis s'ils sont surpris à enseigner leur langage aux enfants qui reviennent chez eux pendant les vacances. Les prêtres n'ont pas de scrupules, certains enfants disparaissent même. La Danse du Soleil et les pratiques culturelles sont interdites sur toutes les réserves des Etats Unis. Les maisons gouvernementales sont en carton pâte, et résistent peu aux intempéries du Dakota où les températures hivernales descendent régulièrement à - 20. Leur entretien, d'après les traités doit être assuré par l'agence gouvernementale mais les toits ne sont pas réparés, les vitres rarement changées, l'indien dort souvent dans des épaves de voiture où la pluie et la neige ne s'infiltrent pas. Dans les villes où peu à peu ils obtiennent le droit de circuler librement, ils subissent le racisme et la ségrégation. Bien que stipulé dans les traités ils n'ont ni les mêmes droits que les autres citoyens ni les mêmes protections. Les homicides sont fréquents et les blancs jamais punis. A délit mineur égal, l'Indien est plus fortement puni que le blanc. Sur les réserves, le travail étant rare les quelques Indiens qui travaillent pour les agences gouvernementales sont corrompues, l'argent du gouvernement n'est pas régulièrement distribué aux familles. Entre 1972 et 1976, une politique médicale de stérilisation est menée à l'insu des femmes Indiennes qui vont accoucher. 40% des jeunes Indiennes de cette génération auront les trompes ligaturées. Bien sur jadis l'amérindien n'était pas un saint, les tribus se livraient à des guérillas, se volaient des chevaux, mais la haine n'étaient pas dans leur cœur, on combattait pour prouver sa bravoure mais pas jusqu'à l'extermination, la destruction d'un environnement, d'un peuple lui était étranger.
Et maintenant, qu'est-il devenu. Traité moins qu'une bête, maintenu dans des conditions de vie intolérable, il a perdu toute estime en lui-même, il boit. Lui qui n'avait jamais connu la violence, bat sa femme, ses enfants, parfois les viole. Pine Ridge est aujourd'hui au top 10 des endroits les plus dangereux des Etats Unis. Le traumatisme psychologique est profond, l'Indien se meure, le blanc lui a tout pris, sa liberté, sa terre, sa culture, sa langue ancestrale, son âme, il n'a et n'est plus rien, le cercle est brisé. Ils ne sont plus que 2,2 millions aujourd'hui.
C'est dans ce contexte que le 28 juillet 1968, les Indiens Dennis Banks, Clyde Bellecourt et Georges Mitchell fondent l'Américan Indian Movement (AIM) dont le but est de lutter pour que soient respectés leurs droits.
Raymond Thunder est un homme d'une cinquantaine d'année. Il rentre tranquillement à pied chez lui, sur la réserve de Pine Ridge. Une voiture ralentit, s'arrête… 2 blancs. Ils l'obligent à monter dans leur voiture, l'emmènent dans un bar d'une ville frontière et le force danser devant les quelques clients, l'humilient jusqu'à le faire se déshabiller.
Il est retrouvé le lendemain matin, mort. Les 2 coupables sont arrêtés et déclarés……innocents. Cela ne peut plus durer. La famille demande de l'aide à l'AIM qui arrive sur la réserve de Pine Ridge. Le Chef de la tribu Dick Wilson se sert de l'argent de la communauté pour acheter des armes à ses GOONS (Gardes Oglala de la Nation Sioux). La situation se dégrade, entre l'agence gouvernementale et les Indiens de la réserve. Le gouvernement envoi les fédéraux sur la réserve. La guerre de terreur sur la réserve commence. L'insécurité règne, les fusillades sont incessantes et se déclarent à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Plus d'une centaine d'Indiens serons assassinés (femmes et hommes), pas d'enquête. Proportionnellement aux nombre d'habitants il y aura plus de meurtres sur la réserve qu'à Chicago à la même époque. John Trudell brûle un drapeau Américain, quelques jours plus tard sa maison est en feu, il perdra sa femme, ses enfants et sa belle-mère brûlés vifs dans l'incendie criminel. Il est nécessaire que le monde apprenne comment le pays le plus puissant du monde traite les Indiens, la couverture médiatique est nécessaire à leur survie. Dennis Banks : Les choses ne peuvent plus continuer de cette manière, si on ne se bat pas aujourd'hui pour nos droits, nous ne serons plus jamais capables de le faire. L'AIM et 7 Chefs de la Nation Sioux se réunissent. Grandpa Fools Crow : "Allez à Wounded knee, là bas vous serez protégés. Russel Means : "A Wounded Knee et nulle part ailleurs les esprits de Big Foot et de son peuple martyrisé nous protégerons. Nous nous battrons sur ce sol, dédié au sang de nos ancêtres". C'est ainsi que des membres de l'AIM et de la Nation Sioux décidèrent de ce rendre à Wounded Knee.
Extrait du livre de Russel Means "Where the white men fear to tread" :
Après le meeting , les 7 chefs sont repartis. Les marshalls nous attendaient devant le Bureau des Affaires Indiennes (BIA) de Pine Ridge. Nous décidâmes pour ne pas alerter les GOONS de déclarer que nous allions à Porcupine (50km de Pine Ridge) pour organiser une réunion. J'appelai quelques groupes de supporters de l'AIM qui attendaient dehors dans les voitures : "hey nous allons prendre Wounded Knee dépêchez-vous d'aller chercher les armes (nous n'avions que des fusils de chasse) et rejoignez-nous au trading post, les autres nous rejoindrons plus tard". Nous savions que le grand mystère nous avait tracé un chemin que nous devions prendre. Dans la nuit du 27 février, l'AIM, des membres de l'OSCRO (organisation pour les droits civils des Sioux Oglala ) et 350 supporters s'installent dans la petite église à quelques mètres du mémorial de Wounded Knee où sont enterrés dans la fosse commune leurs ancêtres Big Foot et son clan. Ce jour là, il y avait 350 supporters dont moins de 25 étaient des membres de l'AIM, et moins d'une centaine étaient des hommes, le reste de nos supporters étaient des femmes, des adolescents et des enfants. La plus âgée de nos femmes avait 80 ans. Une Nation ne sera jamais à terre tant que le cœur de ses femmes n'est pas à terre. Le premier jour, nous installâmes un tipi et construisîmes une loge à sudation pouvant contenir environ 12 personnes. Durant tout le siège Crow Dog dirigea nos cérémonies. C'est cette première nuit que les fédéraux nous prirent en otages. Ils s'installèrent à tous les angles de rue et sur les 2 routes en contrebas, l'une menait à Porcupine et la seconde à Manderson. Nous étions pris en otages! Nous souhaitions une couverture médiatique, c'était chose faite, la presse débarqua peu de temps après les féds. Le 2 mars les sénateurs Indiens Jim Abourezk et Kevin Mac Govern furent invités. Ils vinrent avec une petite armée de journalistes et leurs caméras. Peu après que les 2 sénateurs nous eûmes quittés, les féds nous contactèrent, ils voulaient négocier. Un groupe de femmes répondirent aux féds que nous ne négocierions qu'avec des représentants de R. Nixon et personne d'autre. Le 7 mars, Dick Wilson menaça de donner l'assaut, les féds préférèrent parlementer. L'émissaire du département de la justice déclara : "le gouvernement US ne négociera pas tant que vous ne rendrez pas vos armes. Si vous ne videz pas les lieux demain, Washington enverra des hélicoptères armés, des tanks et l'artillerie". La nuit commençait à tomber, notre groupe était composé en majorité de femmes et d'enfants et nous entendions les féds et l 'artillerie se déployer en contrebas. Les avions "Phantoms" nous survolèrent jours et nuits et des spots nous éclairaient toutes les nuits. Parce que les médias étaient présents, les féds n'entreprirent aucune attaque. Le 10 mars, les féds annoncèrent qu'ils quittaient les lieux et Dennis Banks fit un discours victorieux. J'étais inquiet, presque paniqué et fit taire tout le monde : "Ecoutez, ce n'est pas finit, si vous partez ils vont vous arrêter et vous foutre en prison". Peu écoutaient, alors je hurlais : "Ceux qui partent vont seront arrêtés!" Finalement tous les leaders furent d'accord, il ne fallait pas partir. Le lendemain nous fûmes rejoints par d'autres supporters, la plupart de nos supporters blancs étaient des vétérans du Vietnam. Nous tînmes un meeting. Nous n'avions toujours par réussi à pousser Washington aux négociations et sans confrontation nous ne pourrions obtenir l'attention du public. Je décidais de passer à l'acte. Nous organisâmes une petite patrouille et commençâmes à nous diriger vers Porcupine. Le marshall ouvrit le feu avec des M16. Nous nous sommes jeter à terre et ouvrîmes le feu à notre tour. Je tournais la tête et vit que l'un d'entre nous Webtser Poor Bear avait prit une balle dans la main. Quelques minutes plus tard, un autre Lakota, Milo Goings fût blessé au genou. Il fallait dégager de là. Un de nos patrouilleurs Bernard Escamilla nous rejoignit : -"hey arrêter de tirer à cause de vous ils nous tirent aussi dessus!" Je me suis mis à gueuler : Tête de con, t'as qu'à leur dire d'arrêter de nous tirer dessus, qu'est ce que ca veut dire "arrêtez de tirer, ils tirent sur tout ce qui bouge !" Un de nos vans de patrouille vint se garer un peu plus près, juste le temps pour 3 ou 4 de nos gars d'y grimper et fila. Moi j'étais coincé avec 6 gars, le van filait derrière l'une des collines et les féds tiraient dessus, c'était le moment, nous nous sommes relevés et tirés en zigzaguant, j'ai couru les plus longs mètres de ma vie vers des maisons vides pour trouver un abri. J'avais mal au poumon. Nous fûmes à l'abri, c'était un miracle et seulement 2 d'entre nous avaient été touchés. Rocky Madrid notre médecin arriva. Soudain, Black Horse (un mec du Canada) arriva à son tour : - "Je crois que j'ai tué un agent du FBI" fait-il.
Quelques gars commencèrent à l'engueuler :Putain pourquoi t'as fait ca ?
Bordel qu'est ce qui se passe avec vous les mecs? Répondit Black Horse.
T'essaye de tous nous faire tuer ou quoi? J'entends encore Dennis (Banks) dire : "-Hey attendez une minute, ce gars est un héros on devrait le complimenter, lui faire honneur, il a défendu notre Nation !" Tout le monde se calma. Notre lutte pour obtenir une discussion quant au respect de nos traités continuerait…
En ce 12 mars, nous étions tous prêts à mourir. Crow Dog nous prépara de la peinture rouge avec un rocher particulier et offrit de marquer tous ceux d'entre nous qui étaient prêts à se battre jusqu'à la mort. Nous fîmes un feu près de la tombe de Big Foot et de son peuple massacrés à Wounded Knee en 1890. La voix de Crow Dog s'éleva dans la nuit :"Les esprits vous accueillerons".
Nous proclamions l'indépendance de la Nation Oglala et certains eurent en charge de nous procurer des passeports : sur une face notre identité personnelle, sur l'autre, la copie du traité de 1868, celui de Fort Laramie. 13 mars : Dick Wilson boucla la réserve de Pine Ridge, seuls les Oglala étaient autorisés à y pénétrer. Il était évident que les féds n'allaient pas partir. La fermeture de la réserve empêchaient tous les Indiens des autres Nations et les quelques blancs qui supportaient notre cause de nous rejoindre. Nous étions isolés. Cette loi était illégale. Le 14 mars, le grand jury fédéral émis 31 chefs d'inculpations contre les leaders de l'AIM et de l'OSCRO : désordre civil, conspiration, trahison etc.. 17 mars : Harlington Wood, représentant de la division des droits civils du département de la justice nous fit sa proposition que nous présentâmes à tout le monde. Notre peuple décida que nous la Nation Oglala indépendante ne négocierions pas avec des armes pointées sur nous et que le siège continuerai tant que nos traités ne seraient pas respectés par Washington. Le jour suivant nous présentâmes une pétition de 1400 signatures demandant un référendum sur la constitution tribale actuelle qui permettait à Dick Wilson de diriger la réserve par la menace et l'intimidation. De son côté Dick Wilson donna une conférence de presse dans laquelle il nous accusa d'être des communistes qui voulions déstabiliser le gouvernement US.
Nos seules demandes étaient pourtant claires : que soient respecté le traité de Fort Laramie signé en 1868 entre les tribus et le gouvernement américain. Traité qui stipulait que nous Oglala étions une nation souveraine. Nous voulions également le droit d'élire nos représentants légaux, choisir notre propre système de gouvernement. Les féds coupèrent le téléphone et l'électricité. La seule ligne disponible était celle nous reliant au Trading Post un peu plus loin afin qu'ils puissent parlementer avec nous. Seules nous restaient les radios. Une nuit, j'entendis à l'une de nos radios des féds qui patrouillaient en bas : "Tu vois ces Indiens là-bas?" "Quels Indiens ?" " Les 4 à cheval. Ils ont des boucliers des arcs et des flèches !" "Non j'vois rien "
Au début j'étais intrigué, vraiment. Je l'aurai su si nous avions quelques gars patrouillant à cheval, en plus j'étais sûr que nous n'avions pas ni bouclier, ni arc ni flèche, je ne comprenais rien! " oui ca y est je les vois " dit l'un des deux féds. Moi je ne voyais rien et les autres non plus d'ailleurs! Il n'y avait personne. Soudain je compris que l'apparition des 4 cavaliers vêtus en costume de guerre traditionnel Lakota ne pouvaient être qu'un signe des esprits de ceux qui nous protègent contre la fureur des blancs.
Les tirs étaient réguliers, jour et nuit nous entendions leurs M16. Ces tirs constants étaient durs pour chacun d'entre nous, mêmes ceux qui avaient fait le Vietnam. Une nuit je parlais avec l'un eux, il venait d'une autre réserve, il parlait de sa maison quand les coups de feu repartirent encore une fois. Il se mit à pleurer et dit : "ces enculés sont encore en train de me tirer dessus et regarde, ca c'est ce que j'ai gagné pour ce putain de pays" : il était en chaise roulante, une couverture posée sur lui, dessous rien, il n'avait plus de jambe. Beaucoup d'entre nous partirent au Vietnam et se battirent aux côtés de l'armée américaine, comme pour la seconde guerre mondiale du reste. Le plus drôle c'est que l'utilisation de notre langue nous était interdite, hors les Navajos ont été recrutés pour les messages secrets radio, leur langue est la seule que les services secrets allemands n'aie jamais réussi à déchiffrer. Notre armement était pitoyable comparé à celui de féds.
En faisant la une des journaux, nous avions attiré l'attention de quelques-uns uns des meilleurs avocats des US. Ils vinrent à Rapid City pour offrir leur support. De leur côté les fermiers blancs n'étaient pas en reste, ils s'étaient organisés en escadron de la mort et avaient décidé de venir nous bombarder. Sur la réserve la vie était dure, nos maisons étaient fouillées, nos familles et nos supporters arrêtés. Les féds intensifiaient la pression et l'embargo afin que la faim nous pousse à nous rendre. Tout Indien à cheveux longs était sorti de sa voiture, de sa maison, fouillé et battu avec des bâtons, à coups de bottes ou de crosse de revolver. Puis, les féds dirent aux journalistes qu'ils ne pourraient plus garantir leur sécurité, ils quittèrent alors la réserve. La situation devenait critique, il nous fallait trouver encore plus de supporters. Nous partîmes à 4 voitures. Nous nous sommes arrêtés mettre de l'essence à Wambli. Là, il y avait quelques goons. Nos cheveux longs et nos lunettes noires attirèrent leur attention. Nos visages étaient connus, la TV et la presse parlaient de nous tous les soirs depuis 1 mois. Peut être ces goons ne regardaient-ils pas la TV, peut être étaient-ils bourrés, peut-être ne nous avaient-ils pas reconnus, ou peut-être à cause de ces 3 raisons, toujours est-il qu'ils montèrent dans leur voiture partirent. Dick Wilson avait fait tant de mal à son peuple qu'il ne fut pas bien difficile de trouver des supporters. Ils risquaient gros. Le BIA (Bureau des Affaires Indiennes) pouvait leur couper toutes les vivres, mettre les parents en prison et leurs enfants dans des maisons de redressement. L'indien n'avait aucun droit et aucun pouvoir contre la dictature de Dick Wilson et du BIA. Nous avions besoin d'argent. Je partit pour faire quelques discours dans des universités en Oklahoma, aux Kansas, plusieurs milliers de personnes assistaient à mes discours. Je donnais une conférence de presse à l'aéroport de Tulsa. Je ne pouvais pas retourner à Wounded Knee sans prendre le risque de me faire arrêter par les goons. Je fus quand même arrêté sur la route de l'aéroport de Los Angeles par 6 voitures de flics. Une douzaine d'officiers pointèrent leur arme sur nous :
_"mains sur la tête" ! j'entendis le click de leur gâchette, un flic me frappa sur la tête avec son bâton, je tombais sur un genou, il m'attrapa par le col et me jeta contre la voiture et me frappa encore sur les jambes et le dos. A ce moment là, 2 voitures du FBI s'arrêtèrent : "arrêtez arrêtez ". Ils se rendaient bien compte que des flics me tapant dessus serais embarrassant pour Washington, la presse et le public me connaissaient trop." on prend ce gars". Je fus enfermé dans une cellule en haute sécurité.
A Wounded Knee, le 25 avril un calibre 50 toucha à la tête Franck Clearwater , un Cherokee de 47 ans. Buddy Lamont fut tué le 27 avril par un sniper qui avait violé le cessé le feu. Sa nièce était la femme de Dennis Banks. Le 2 mai, le ministre de l'intérieur déclara : "J'ai autorité pour affirmer que le gouvernement des Etats Unis et probablement le congrès discuteront avec vos Chefs sur tout ce qui concerne le traité de Fort Laramie et que tous les membres tribaux (Dick Wilson et ses Goons) seront jugés pour toutes les lois qu'ils ont violées, tous les actes criminels dont vous avez été les victimes et jugés". Le 4 mai, la Maison Blanche déclara que si nous rendions nos armes ses représentants rencontreraient les leaders et Chefs Tétons Sioux (Lakota) et qu'ils examineraient le traité de Fort Laramie. Aucun d'entre vous ne sera arrêtés. Le 8 mai, après 71 jours, le siège prenait fin. 20 minutes après nous étions tous arrêtés. Menottes aux poignets nous fûmes envoyés à la maison d'arrêt de Rapid City. Les vêtements et objets sacrés de cérémonie de Crow Dog et Black Elk leur furent confisqués. Dennis Banks était partit la nuit précédente et restât fugitif pendant quelques mois. Avant que les journalistes ne reviennent à Wounded Knee les féds détruisirent toutes les maisons du village les montrèrent aux journalistes et déclarèrent que c'était l'acte de l'AIM. Le 17 mai Grandpa Fools Crow rencontra à Kyle la délégation envoyée par la Maison Blanche. Ces envoyés là n'avaient aucun pouvoir officiel, ni autorité pour discuter le traité de Fort Laramie. Ils promirent de revenir toutefois avec les réponses à nos demandes de la Maison Blanche. Personne ne vint jamais. Une fois encore, nous Indiens avions crus les promesses des blancs, tout comme nos ancêtres l'avait fait, une fois encore le gouvernement des Etats Unis d'Amérique avait mentit……..
Des centaines de personnes qui avaient participé au soulèvement de Wounded Knee, furent inculpées :
Dennis Banks - Vernon et Clyde Bellecourt - Pedro Bissonnette - Leonard Crow Dog - Carter Camp - Stan Holder - Russel Means. Pour la première fois depuis plusieurs générations, nous nous étions élevés contre l'homme blanc. Nous avions retrouvé notre fierté d'être Indiens et rendu la fierté de l'être aux Indiens des réserves des Etats Unis.
Russel Means (where the white men fear to tread - 1995).